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Grande Loge des Antients. Il peut être considéré à juste titre comme le texte de référence du R.E.A.A. ainsi que le Guide des Maçons Écossais. -jachin et Boaz Uachin and Boaz, or an Authentic Key to the door of Free- Masonry, both Antient and Modern) 9. Ce texte de 1762 prétend illustrer les pratiques de la Grande Loge des Moderns, source de référence du Rite Français et du Régulateur du Maçon. Il est en fait très proche des Trois Coups Distincts. 9. Cahier de !'Herne, La Franc-Maçonnerie documents fondateurs, Ed. de l'Herme, 1992. Textes fondateurs de .a Tradition maçonnique 1390-1 760 trad et présentés par Négrier Patrick, Éditions Grasset, 1995 ; Le parfait maçon, les débuts de .a maçonnerie française (J 736 -1748), textes réunis et commentés par Johel Coutura, publications de l'Université de Saint-Étienne, 1994. 522 LA SYMBOLIQUE MAÇONNIQUE DU TROISIÈME MILLÉNAIRE 4 Les constitutions et les réglements - Les Constitutions d' Anderson Le pasteur James Anderson (1680-1739) est devenu une célébrité de l'histoire maçonnique en raison de la rédaction des premières Grandes Constitutions. Leur rédaction lui fut commandée par la Première Grande Loge de Londres en 1717. La première édition parut en 1723, suivie d'une plus importante en 1738 qui donne une généalogie de l'histoire du métier et se 1 o. réfère au noachisme Les Constitutions d'Anderson se présentent en trois parties plus une annexe : 1) Une histoire générale du Métier résumant les Anciens Devoirs ; 2) Les Obligations des francs-maçons ; 3) Les Réglements de la Grande Loge ; 4) Les chants. Ahiman Rezon C'est à la plume de l'irlandais Laurence Dermott (1720-1791) que l'on doit la seconde version des réglements de la maçonnerie anglaise du XVIW siècle. Ce texte représente la base de la controverse maçonnique qui dura plus d'un demi siècle, entre les Antients et les Moderns. Fondateur de la Grande Loge des Antients, Dermott connaissait bien les Constitutions d'Anderson, il s'y réfère sans les nommer. La première édition de son livre parut en 1756 11• La première partie de ces réglements insiste sur les principes essentiels de discrétion et de préservation des secrets. En outre ce texte propose une conception large de la croyance, précisant que la liberté de conscience doit être réelle et non limitée. Le temple représente le symbole de la perfection à atteindre. On peut s'interroger sur le titre étrange de ces règlements Ahiman. Ce nom désigne les portiers aux portes du camp des Lévites avant la construc­tion du Temple (Chroniques, Ch.9, V.17). 1 O. Anderson, Les Constitutions, trad. par Georges Lamoine sur les textes à 1723 et 1738 . .Ëd. Snes, 1995. 11 . Dermott Laurence, Ahiman Rezon, .Ëd. bilingue, prés. et traduite par Georges Lamoine, .Ëd. Snes, 1999. FONDEMENTS DE LA FRANC-MAÇONNERIE 5 L'ordre - Lepage définit l'Ordre comme étant métaphysique dans son essence et traditionnel dans sa manifestation 12. A sa suite Reyor développe cette idée : lorsque le nombre de Maçons suffisant est acquis pour que les travaux rituels puissent être ouverts, une loge est valablement formée. Elle peut alors se récla­mer de la même ancienneté que les plus anciennes Grandes loges produisant des documents historiquement irréfatables ! Une loge juste et paifaite est aussi bien et autant !'Ordre que si elle fonctionnait depuis des temps immémoriaux, car existant dans l'esprit de !'Ordre, elle existe elle-même en esprit de toute éternité, si une telle loge était exclusivement composée de Maçons vraiment « qualifiés » sous le triple rapport corporel, psychique et intellectuel, conscients du caractère transcendant de lïnitiation et uniquement animés du désir de réalisation spiri­ tuelle, une telle loge, disons-nous, serait davantage !'Ordre maçonnique que toutes les obédiences du monde réunies, elle serait le centre même de !'Ordre et une demeure où !'Esprit Recteur de l'initiation maçonnique résiderait en permanence 13• La loge est un élément de !'Ordre maçonnique et les maçons dépendent d'une loge, par conséquent de !'Ordre. On observe que ce ne sont pas les individualités qui constituent l'Ordre, mais l'Ordre qui confère aux êtres la qualité de maçon. Au R.E.A.A. et au R.E.R., lors de la consécration d'un apprenti, le Vénérable dit clairement : au nom de !'Ordre, je vous reçois et constitue ... L'Ordre est dépositaire de la tradition maçonnique, il a un caractère universel et intemporel. C'est une notion transcendante, une entité supra humaine et fédératrice ; gardienne des principes fondamentaux (voir land­ marks). 6 Les obédiences - Une fois de plus on constate que la franc-maçonnerie a emprunté un de ses termes usuels au vocabulaire ecclésiastique. Ainsi le mot obédience, dans l'ancienne langue française, était synonyme d'obéissance, ne s'était conservé que dans l'église et avec des significations très diverses. Obédience signi­fiait tantôt l'autorité d'un supérieur, tantôt la soumission due à un supérieur, tantôt une permission accordée par un supérieur. Un religieux ne pouvait voya­ger sans avoir obtenu de son supérieur une lettre d'obédience. Dans les premiers siècles de la vie monastique, les prieurés n'étaient que des obédiences14. 12. Lepage Marius, L 'Ordre et les obédiences, Éditions Dervy, 1971. 13. Reyor Jean, Sur la route des Maîtres Maçom, dans Éditions Traditionnelles, 1989, p. 196. 14. Chéruel, Dictionnaire des imtitutiom mœurs et coutumes de la France, Librairie Hachette, 1855, p. 880. 524 LA SYMBOLIQUE MAÇONNIQUE DU TROISIÈME MILLÉNAIRE Furetière15 définit l'adjectif obédientiel comme un terme dogmatique, qui se dit de ce qui obéit aux causes supérieures. La puissance obédientielle est une disposition des sujets, qui les fait obéir aux causes qui les produi­sent. En fait le mot « obédience » est étroitement lié à une notion d' obéis­ sance qui demande d'accepter les commandements de l'autorité hiérar­ chique. Ce que confirme Henri Stéphane16 dans sa définition générale de l'Ordre : Ce qui caractérise l'Ordre, c'est la hiérarchie entre différentes caté­ gories d'êtres ou de réalités qui, en raison de leur nature même, doivent rester subordonnées les unes aux autres, les réalités d'un degré inférieur étant subor­données à celle d'un degré plus élevé, et ainsi jusqu'au sommet de la hiérarchie. Dans l'être humain, par exemple, le corps doit être soumis à l'âme, et l'âme doit être soumis à l'esprit ; ou encore le sentiment doit être soumis à la raison, et la raison doit être soumise à l'f ntellect. Naudon en donne la définition suivante : les obédiences sont des fédé­ rations administratives de loges (ateliers) groupées généralement en Grandes Loges ou Grands Orients 17. Pour qu'il y ait formation d'une obédience, il faut au minimum la réunion de trois loges indépendantes au départ. Plantagenet approfondit cette notion : la régularité maçonnique est, par définition, une qualité spécifiquement individuelle. Une loge est régulière lorsqu'elle est constituée par au moins sept maîtres maçons réguliers. Une obédience est régulière lorsqu'elle provient de la libre fédération de telles loges, s'unissant dans le but de préserver les principes fondamentaux de !'Ordre contre toute violation, déviation, ou altération. Il en résulte qu'une obédience n'est pas autre chose qu'un organisme administratif ne disposant d'autres pouvoirs que ceux que lui concède l'assemblée générale des représentants dûment qualifiés des loges souveraines 18. L'obédience assure le fonctionnement matériel de !'Ordre maçonnique sur le plan administratif. Ses attributions consistent à : -centraliser, classer et conserver les résultats obtenus (une obédience regroupe des loges, elle est une mémoire événementielle de l'Ordre) ; -organiser et coordonner les œuvres de solidarité et de bienfaisance ; -contrôler le bon fonctionnement de l'ensemble des loges dans le respect de la constitution en vigueur (des règlements généraux) ; -gérer le patrimoine immobilier et les biens matériels ; -assurer la communication et l'information entre les loges. 15. Furetière Antoine, Le Dictionnaire universel, 1996, Réédition, Le Robert, 1978, Tome second E-0. 16. Stéphane Henri abbé, Introduction à 'Ésotérisme chrétien, Vol. 2, Ed. Dervy, pp. 238. 17. Naudon Paul, La Franc-Maçonnerie, coll. Que sais-je?, n° 1064, 1979. 18. Plantagenet Édouard, Causeries initiatiques pour le travail en chambre du milieu, Éditions Dervy, 1993, p. 163 et 164. FONDEMENTS DE LA FRANC-MAÇONNERIE Cet organisme administratif sert de lien entre les loges et peut garantir la qualité des frères qui demandent l'entrée dans des temples autres que celui où ils ont été initiés. Marius Lepage considère que c'est à cela que doit se borner le rôle de l'obédience 19. Le convent Le terme convent vient du latin conventus et a d'abord été utilisé dans le sens de congrès. Depuis la première assemblée générale des ateliers du Grand Orient de France, convoquée par le prince Murat en 1854, ce mot désigne les réunions annuelles des députés des ateliers de tous grades, puis à partir de 1873, celles des loges symboliques. André Combes précise que le convent représente le pouvoir législatif et que son président dirige l' obé­dience durant la vacance de l'exécutif2°. Dans la Divine Comédie, il est dit : regarde comme est grand le couvent des blanches robes (Paradis, XXX, V. 129). Le mot convent est clairement associé à couvent, conventus, dans le sens de réunion, conventio assemblée. 7 L'ère maçonnique - Les francs-maçons ont une façon particulière d'écrire les dates. En voici un premier exemple, pris dans le document reproduit dans le présent ouvrage page 433, planche 14. « .•. en date du trezieme jour du septieme mois de l'an de la vraie lumiere 5765... ». Il s'agit du 13 septembre 1765. Cette méthode de datation utilise l'ère maçonnique. On voit qu'elle consiste à ajouter 4000 ans à l'année usuelle et à désigner les jours et les mois par leur numéro d'ordre, le premier mois étant le mois de mars, comme expliqué plus loin. Les Constitutions d'Anderson, dans leur partie historique, fixent le début de l'ère maçonnique à l'an 4003 avant notre ère. Elles donnent un certain nombre de dates et de laps de temps écoulés entre des faits bibliques majeurs, permettant d'arriver en les additionnant toutes à une durée de 4003 ans. 19. Lepage Marius, op. cit., Éditions, Dervy, 1971, p. 136. 20. Combes André, Le Convent, in !'Encyclopédie de la Franc-Maçonnerie, Éditions La pochothèque, 2000, p. 183. 526 LA SYMBOLIQUE MAÇONNIQUE DU TROISIÈME MILLÉNAIRE Selon une chronologie communément adoptée à l'époque d'Anderson, depuis le xvne siècle, la création du monde aurait eu lieu en l'an 4004 avant notre ère. Anderson fait donc coïncider (symboliquement) le début de la franc­ maçonnerie avec la création du monde. En 1855 Marconis21 écrit sur le calendrier maçonnique : L'ère des Francs- Maçons se date de deux manières : la première s 'indique par neuf zéros, ce qui en effet est la manière la plus philosophique ; ils la font précéder par L'in­dication du quantième du mois, en se servant du calendrier des Hébreux, puis ils ajoutent entre parenthèse (ère vulgaire 1855). La seconde manière consiste dans la désignation des jours et des mois, selon Le calendrier grégorien ; ils ajoutent simplement à Lêre vulgaire un chiffre de 4000, ce qui la porte à 5855. Ainsi, pour des raisons de simplification sans doute, le calendrier maçonnique s'obtient en ajoutant 4000 ans à la date usuelle, date que les francs-maçons appellent ère vulgaire (E .·.V.·. ), c'est-à-dire, selon l'ancienne signification de l'adjectif vulgaire : ère commune, ère usuelle. La franc-maçonnerie ayant pour objectif de favoriser le retour de l'être à l'état de perfection adamique, l'état d'avant la chute, remonter symboli­ quement à l'époque de la création du monde selon la tradition biblique paraît en effet logique. C'est ce que l' on fait dans les grades symboliques en utilisant l'ère maçonnique, dite aussi de la Vraie Lumière. Le mot calendrier provient du mot latin calendae, premier jour du mois chez les Romains, qui a donné notre mot calendes. Furetière définit le calen­drier comme l'almanach qui contient l'ordre des jours, des semaines, des mois et la marque des fêtes qui arrivent pendant l'année. Le mot almanach désigne un calendrier ou table où sont écrits les jours et fêtes de l'année et le cours de la lune. Ce mot d'origine arabe est composé de l'article al et de mana qui signifie compter. En hébreu le mot manah signifie nombrer, supputer22. L'almanach consistait principalement autrefois en supputations astronomiques. L'année solaire, durée de la révolution de la terre autour du soleil, est de 365 jours et un peu moins de 6 heures. Elle ne correspond pas à un nombre exact de jours, d'où la nécessité d'ajustements, par un nombre variable de jours, et même de mois, suivant les époques et les peuples. L'époque du commencement de l'année a elle aussi été variable. 21. Marconis Jacques-Etienne, Le Panthéon Maçonnique, Paris, Scheuerman 1860, p. 143 et 144. 22. Furetière Antoine : Dictionnaire universel, 1690, Le Robert, reprint de l'édition de la Haye, 1960, Tome l A-D. FONDEMENTS DE LA FRANC-MAÇONNERIE Notre calendrier est issu, après diverses modifications, du calendrier romam. Anciennement, l'année romaine, dite de Romulus, commençait le 1er mars et comportait dix mois. Le dixième mois était décembre, dénomina­tion dans laquelle on retrouve le nombre 10, comme 9 dans novembre, etc. Sous la République, ce calendrier comportait douze mois, par addition des mois de janvier et février, mais l'année était encore plus courte que l'an­née solaire et !'on ajoutait des jours intercalaires. L'an 708 de la fondation de Rome, soit 46 ans avant notre ère, Jules César voulut, en tant que Souverain Pontife (Pontifex Maximus) réorgani­ser le calendrier. Il inséra exceptionnellement, pour l'année 45, trois mois supplémentaires pour que l'année concorde à nouveau avec les saisons et fixa, pour les années suivantes, le nombre de jours de l'année à 365 jours, plus un jour supplémentaire tous les quatre ans (années bissextiles). Dans ce calendrier de Jules César, ou calendrier julien, l'année commençait le 1er pnv1er. Le début de l'année a varié plusieurs fois depuis la chute de l'Empire romain. Charlemagne introduisit dans le calendrier un changement impor­ tant ; il emprunta à l'Italie l'usage de commencer l'année à Noël. Cette coutume fut suivie au VIIIe et IXe siècle, cependant on trouve, même à cette époque, quelques actes qui font commencer l'année au 1er janvier. On abandonna au xe siècle l'usage de dater de la Nativité, mais comme dans ces temps de confusion, il n'y avait aucune loi générale, on suivit simultanément deux systèmes chronologiques, dont l'un prenait pour point de départ le 1er janvier et l'autre le jour de Pâques. Peu à peu la coutume de commencer l'année à Pâques prévalut. En 1563 l'ordonnance de Roussillon décida qu'à l'avenir l'année civile commencerait au 1er janvier. Henri J ullien remarque que janvier, Januarius en latin, est le mois de Janus. Janus dieu armé d'un bâton permettait ou interdisait l'ouverture de la porte du temple dans les initiations anciennes. Dieu à double face, la première tournée vers le passé, la seconde vers l'avenir, correspond analogi­quement en maçonnerie aux deux Saint Jean, aux deux solstices, Jean le Baptiste qui baptisa Jésus dans les eaux du Jourdain (Porte des hommes) et Jean l'Évangéliste qui fut le continuateur de la tradition chrétienne (Porte des dieux)23 (Voir pp. 508 à 514). En 1582, La France adopta la réforme grégorienne qui retranchait dix jours de l'année, et on passa immédiatement du 5 octobre au 15 du même mois. C'est ce que !'on appela le nouveau style en opposition avec le vieux 23. Jullien Henri, Le Calendrier in Chaîne l'Union, GODF, 1992, n° 1, pp. 13-28. 528 LA SYMBOLIQUE MAÇONNIQUE DU TROISIÈME MILLÉNAIRE style, que la plupart des nations protestantes ont suivi jusqu'au XIXe siècle, et que suivent encore les orthodoxes. Il en résulta une différence de dix jours entre les deux calendriers, différence qui s'accrut d'un jour à peu près par siècle. Enfin l'année républicaine, adoptée en 1793, datait du 22 septembre 1792, époque du solstice d'automne et de la proclamation de la République, elle était divisée en douze mois de trente jours : vendémiaire, mois des vendanges, brumaire, mois des brouillards ; frimaire, mois du froid, etc. L'année républicaine a duré un peu moins de quatorze ans. Le sénatus- consulte du 21 fructidor an XIII décida que le calendrier grégorien serait rétabli à partir du 1er juillet 1806 25. Au XVIJe et XIXe siècle l'année maçonnique commençait le 1er mars de l'année grégorienne. Les ateliers symboliques et la plupart des Ateliers capitulaires ou philoso­phiques distinguent les mois par les dénominations de premier, deuxième, troi­sième, etc ... Quelques uns de ces ateliers emploient la dénomination des mois hébraïques. jusqu'en 5826, on était généralement dans l'usage de donner aux mois du calendrier grégorien les noms des mois hébraïques, mais comme ils ne commencent pas aux mêmes dates, cette nomenclature pouvait induire en erreur les Ateliers et les maçons25. Le fait que l'année maçonnique commençait le 1er mars explique que, dans la datation maçonnique, le 1 oe mois soit le mois de décembre, le 11 e mois, le mois de janvier de l'année suivante, etc. L'emploi de la dénomination des mois hébraïques est illustré par l'exemple suivant de date maçonnique. La Circulaire aux deux Hémisphères adressée en 1802 à toutes les loges du monde pour « expliquer l'origine et la nature des Degrés Sublimes de la Maçonnerie », est datée ainsi : Char!eston. South-CarlinJt tht' 1oth day of the Srh Monch, a.l!cd Chificu, s sf3, A. L. slo:, and of the Christi'l kn, thiJ 4th. day of D:c:nbcr, 180 . soit, en traduction française : « Charleston, Caroline du Sud, le 10e jour du se Mois, appelé Kislev, 5563, A. L. 5802 A. L. = Anno Lucis, Année de la Vraie Lumière, et de l'Ère Chrétienne, ce 4e jour de Décembre 1802. » 24. Cheruel, Dictionnaire historique des institutions, mœurs et coutumes de la France, première partie ; Paris Librairie Hachette, 1855, p.23. 25. Décembre-Alonnier, Almanach'Annuaire de la maçonnerie universelle, Paris Librairie de Marie Blanc, Editeur ca 1879. FONDEMENTS DE LA FRANC-MAÇONNERIE Cet exemple illustre également le passage de la citation précédente de Marconis : « indication du quantième du mois, en se servant du calendrier des Hébreux ». L'ensemble de ces exemples démontre la complexité de la datation maçonmque. 8 L'alphabet maçonnique - Le principe de l'alphabet maçonnique apparaît aux alentours des années 1745 avec les premières divulgations françaises le Catéchisme des Francs­ Maçons de Louis T ravenol, alias Gabanon (en 17 44), l'année suivante dans le Sceau Rompu, puis dans l'Anti-maçon en 1748. L'adoption de l'alphabet maçonnique semble être une innovation fran­çaise apparue peu après l'introduction de la maçonnerie en France. Elle eut rapidement beaucoup de succès et se retrouve publiée dans de nombreuses divulgations. L'alphabet est inscrit dans un carré formé par deux lignes parallèles, verticales, coupées par deux lignes horizontales, aussi parallèles. Ce carré, comme on le voit, produit neuf cases, tant ouvertes que fermées, contenant l'alphabet ordinaire, mais dont plusieurs lettres sont différenciées par un ou deux points. Pour tirer de cette figure !'alphabet maçonnique, il s'agit de supprimer ces lettres, et de représenter à leur place les cases où elles sont, soit sans point, soit avec un ou deux points. Ces neuf cases divisées forment donc par le secours de la ponctuation, qui les distingue dans leur double et triple emploi, les caractères de l'écriture maçonnique 26. Edmond Mazet relève que l'origine de l'alphabet maçonnique n'est pas maçonnique, car on trouve mention d'un code fondé sur le même principe au XVIe siècle, dans un milieu fort éloigné de la maçonnerie opérative de l'époque. Le kabbaliste chrétien Henri Corneille Agrippa de Nettesheim attribue (dans son ouvrage la Philosophie occulte ou la magie) aux kabbalistes juifs une manière fort respectée anciennement parmi eux de coder la langue hébraïque, en répartissant les vingt-sept caractères de l'alphabet hébreu (en comptant les formes finales) dans les neuf cases d'un carré, à raison de trois lettres par case et en utilisant une double ponctuation 27. Guy Tamain considère que l'alphabet maçonnique est hérité des carrés magiques (utilisés dès !'Antiquité, retrouvés par les ésotéristes arabes de la fin du VIW siècle, aménagés et arrangés par les kabbalistes juifs, puis adaptés par 26 Clavel F.T.B. Histoire de la Franc-Maçonnerie, Éditions Artefact, 1987 reprint de l'Éditions de 1843, p. 73. 27. Mazet Edmond, Notes sur l'alphabet maçonnique in Renaissance Traditionnelle, n° 25, Janv 1976. 530 LA SYMBOLIQUE MAÇONNIQUE DU TROISIÈME MILLÉNAIRE les occultistes et hermétistes chrétiens, tout au long du Moyen Âge et de la Renaissance) et fondé sur une grille cryptographique directement calquée 1. SYSTÈME FRANÇAIS Formation. a b c d e r g h ) ..:.J LI L:.J L L:.. :J 3 l 0 $ tm n p q r -:' n op. 1-1 -, z r r- u y z A * V y'\. J ..:.1 Li l:J L 3 k l tn. n d p q r n r-1 r F s t u " 10 :li y g •"· V V \ A to:i. Fig. 136 -Alphabet maçonnique, système anglais. De nombreuses variantes de l'alphabet maçonnique existent. On a retenu les grilles proposées par E.J. Chappron (1817) et Clavel (1843) plus simples que les premières versions de Travenol ou du saisie de données Sceau Rompu. Celles­ci furent rapidement supplantées par des alphabets où la double ponctua­tion fut abandonnée au profit de la croix de St André, et où les lettres sont 28. Tamain Guy, La Clé géométrique du premier alphabet maçonnique (1745) in Chro­niques d'Histoire maçonnique, n° 41, 2° semestre 1988. fONDE.ME.NTS DE. LA FRANC-MAÇONNE.RIE. disposées dans les cases selon une loi régulière simple comme on peut voir ci-dessous : A B. CD. E F. G H. J L. MN. 0 P. Q R. S T. Fig. t 37 -Alphabet maçonnique. La figure X, en croix de St André qui se trouve au bas, r;présente quatre lettres. Trois manquent, à savoir : 1, K, V; On peut employer ces mêmes lettres dans la correspondance ou remplacer 1 par J, K par C, le V par U 29. 9 Règle générale de l'Ordre - La Règle maçonnique puise largement ses sources dans les Constitutions d'Anderson de 1723 ainsi que la discipline qui en découle. Cette Règle demande à chaque Maçon de respecter un habillement précis, de se revêtir des décors spécifiques à son grade, de se conformer aux usages du rite et du grade où se font les travaux de loge. 29. Chappron E.J., Nécessaire maçonnique, Paris 1817, reprint Éditions Dervy, 1993. 532 LA SYMBOLIQUE MAÇONNIQUE DU TROISIÈME MILLÉNAIRE Le Vade-mecum maçonnique 30 précise : Si un F. ·. est entré avant l'ouverture des travaux il devra se placer au lieu désigné par son grade, et au premier coup d'avertissement du Vénérable garder le plus profond silence. Un Maçon doit se tenir décemment sur sa colonne et ne parler ni à haute ni à basse voix, encore moins employer une langue étrangère avec les FF. ·. assis à ses côtés. Toute son attention est due aux travaux. Quand il croit devoir faire quelque observation ou demande, il se lève, se tourne vers le Surveillant de la colonne opposée à celle où il se trouve, frappe dans les mains pour appeler ses regards, se met à l'ordre et attend que la parole lui soit accor­dée. Alors, il expose sa pensée en termes clairs, précis et mesurés. Il ne peut parler plus de trois fois sur le même sujet. Si, au milieu de son discours, le Vénérable frappe, ils 'interrompt et ne continue que si l'invitation lui en est faite. Le Vénérable seul a le droit d'interrompre un F. ·. soit qu 'il s'éloigne de la question, soit qu ïl emploie des expressions inconvenantes. Dans ce cas, et dans celui de tout autre infraction à la discipline, le Vénérable peut faire présenter au F. ·. en défaut le tronc de bienfaisance. Et celui-ci doit, sans murmurer y déposer son offrande. Parmi les différents points généraux de la règle de !'Ordre, il y a La validité des travaux L'assiduité La demande de parole Le vote 1) La validité des travaux Les travaux d'une tenue régulière ne peuvent être ouverts qu'avec le concours d'au moins sept membres actifs de la loge. Bien que de nos jours il est considéré que la présence de sept Maîtres est nécessaire, au XVIIIe siècle, le grade de ces sept assistants diffère selon les rituels : Ainsi dans le Sceau Rompu à laquestion que comporte une loge juste et parfaite, il est répondu : 3, 5 et 7, savoir, un Maître Vénérable, 2 Surveillants, 2 Compagnons et 2 Apprentis 3 I. La Maçonnerie Adonhiramite 32 répond à la même question : un véné­rable, deux surveillants, deux maîtres, un compagnon et un apprenti. 30. Le vade-mecum maçonnique, Rite écossais Ancien et Accepté. Imprimerie du F.·.Setier, 5825, Fondtion Thiers : F. Denais, carton 6 N. 31. Le Sceau rompu, 1745, Reprint les Rouyat, 1974, p. 46. 32. Maçonnique adonhiramte, 1787, Reprint les Rouyat 1975, p. 16. FONDE.ME.NT$ DE. LA FRANC-MAÇONNE.RIE. 2) L'assiduité En 1771, il est précisé concernant !'Assiduité due aux Assemblées 33 : Tous les membres de la loge assisteront à toutes les assemblées et ne pourront s'en dispenser sans les causes les plus légitimes. Un Frère qui ne pourra point assister à une assemblée, en préviendra la Loge par une lettre qu 'il adressera au secrétaire. Si les circonstances ne lui ont pas permis d'écrire à la Loge, il l'en instruira dans l'assemblée suivante. Un Frère qui sera obligé de s'absenter pendant quelque temps de l'Orient de la loge, l'en préviendra par une lettre, et lorsqu 'il sera de retour, il en aver­tira le secrétaire, afin que celui-ci puisse le convoquer. Un frère qui aura manqué pendant trois mois aux assemblées, sans en avoir prévenu, sera averti par une lettre de s y présenter. S'il laisse passer encore trois assemblées ordinaires, sans sy présenter, ou sans en donner des raisons légitimes, il lui sera écrit une seconde fois. S'il ne répond point à cette seconde lettre, et s'il continue de s'absenter pendant trois assemblées, il lui sera écrit une troisième lettre, dans laquelle on l'avertira que la L. ·. sera obligée, s'il ne répond point, de regarder son silence comme une démission. Si cette dernière lettre